SEMENCES D’AMOUR

22 Jan, 2017 | Actualités

Chaque quinze jours, paraîtra sur ce site une histoire que nous avons vécue ici en Savoie depuis les dix années que nous y sommes.

Paraîtra aussi des semences d’amour recueillies et plantées dans nos cœurs tout au long de notre vie missionnaire.

Ces semences nous ont été livrées par des pauvres, des grands malades, des handicapés, des réfugiés.

Ces semences nous ont marquées et nous ont donné la conviction que ceux qui nous les ont données possédaient dans leur cœur des richesses d’amour que nous n’aurions jamais imaginées quand nous les avons rencontrés.

Un grand merci à tous ceux qui nous ont permis d’embellir les jardins de nos cœurs avec des fleurs d’amour.

UNE VRAIE PRÉPARATION AU BAPTÊME

Souvent, nous avons travaillé dans la grande léproserie de Ho Chi Minh (Hanoï).

A notre arrivée, nous avons été surpris par le nombre d’amputés : 15 amputés double et une vingtaine d’amputés d’une jambe. Nos avons demandé au Directeur, ancien officier de l’armée de libération : « Demain, nous aimerions voir tous les amputés ».

Le lendemain à 7 heures, nous nous trouvions devant une foule impressionnante de lépreux amputés assis à même le sol. Avec les futurs stagiaires, nous avons examiné chaque malade pour préparer notre travail d’appareillage.

Il était nécessaire que les patients de cette grande léproserie qui allaient subir une opération d’une ou deux jambes complètement infectées, voient les amputés marcher avec des prothèses. Il aurait été inutile de commencer notre travail par des interventions chirurgicales. Raymond ne pouvait pas proposer une amputation si les anciens amputés continuaient à marcher avec des béquilles ou en fauteuil roulant.

Le troisième lépreux que nous avons examiné avait une trentaine d’années. Il nous a impressionné. Il avait un beau regard. Il était amputé d’une jambe sous le genou. Nous avons pensé que c’est lui qui serait appareillé le premier. Il pourrait se promener dans la léproserie avec sa prothèse sans s’appuyer sur des cannes ou des bâtons. Il a refusé catégoriquement notre ami interprète religieux et a parlé assez longuement avec lui. Nous avons connu la vérité.

Ce lépreux était un des cinq chrétiens du camp de la léproserie. Il a demandé le baptême à notre ami évêque, celui-ci lui a dit : « Je vais t’apporter un petit livre qui s’appelle l’évangile ». Pendant cinq ans, tu le liras et le reliras. Si c’est nécessaire, je t’ apporterai un ou deux au cours de chaque année. Avant de recevoir le baptême, je te poserai deux questions :

Premièrement : Veux–tu devenir chrétien ?

Deuxièmement : Pourquoi, veux-tu le devenir ?

Si tu réponds correctement, alors tu entreras dans la communauté des chrétiens.

Le lépreux en question a dit à notre ami traducteur :

« Parce que je suis chrétien, je veux être comme Jésus. Je veux être appareillé le dernier ».

Quel témoignage merveilleux : on est chrétien pour être comme Jésus. Et pour être comme lui, lis et pratique l’évangile.

Pères Raymond et Pierre Jaccard.