Mission auprès des lépreux

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Père Raymond est envoyé comme aumônier à la léproserie de la Dibamba en 1967. A l’époque dans toutes les léproseries du monde, les lépreux porteurs de plaies aux pieds étaient soignés avec de simples pansements. Ce traitement ne faisait qu’aggraver l’ostéite qui rongeait les membres progressivement.  

Après 4 ans de pansements inutiles et très coûteux, Père Raymond prie le Seigneur pour comprendre ce qu’Il attend de Lui.

Notre-vie-au-milieu-des-lépreux

C’est le temps de la rencontre avec Robert Naoussi, un jeune lépreux qui va marquer toute sa vie.

Par son acceptation de la maladie et son union à Jésus sur la Croix, le Père fera la rencontre d’un grand saint qui va l’accompagner toute son existence…

Hélas, Robert ne guérira pas ! Mais sur son lit de mort, il fait une promesse au Père : « Dites au frère Raymond que je ne l’oublierai jamais ».

Leur coopération va alors porter beaucoup de fruits.

www.robertnaoussi.org

père Pierre avec jeune fille

Et si c’était toi

Un jour, le Christ interroge Raymond : « Si c’était toi qui étais lépreux, qu’est-ce que tu voudrais que l’on fasse pour toi ? »

Il sait que Jésus a une solution là où aux yeux des hommes, c’est l’échec total.

Grâce à un ami chirurgien, il découvre que le mal de l’infection ne peut être stoppé que par l’amputation.

Alors il suffira de remplacer la jambe par une prothèse adaptée.

Avec Jésus, chirurgien en 4H !

Son ami chirurgien lui apprend à couper un orteil un pied et une jambe en 4h. Et il lui dit : « Il faut te lancer »

Raymond n’a aucun diplôme médical. Divinement assisté par la Présence de Jésus Eucharistie, sa première opération est une réussite.

Il sait qu’il ne sait rien. Il sait aussi que le Seigneur est avec lui.

Il faut continuer pour sauver tous ces malades abandonnés et sans espérance.

Chirurgien

Le tandem sacré :

Pierre, alors petit frère de Foucauld en Espagne, rejoint son frère en 1972.

Tous deux ont le même regard sur leurs frères lépreux et la même réponse d’amour aux besoins de tous ces pauvres au milieu desquels ils vivent.

Ils comprennent alors que leur présence d’amour ne peut s’exprimer qu’à travers une charité fraternelle de chirurgie et d’orthopédie au service des grands handicapés au milieu desquels ils vivent.

Les frères ont les deux disciplines : La chirurgie et l’appareillage. Leur complémentarité et leur unité portera beaucoup de fruits.

Les frères à Jamot

Les jolies prothèses occidentales en polyester sont totalement inadéquates en brousse.  En écoutant et en accompagnant les malades, en se mettant à leur place, ils créent alors une prothèse adaptée au pays, avec des matériaux trouvés sur place. Ainsi, on surnommera les frères: « les prothésistes aux mains nues ».

La prothèse est simple et fonctionnelle. Cependant, elle est  robuste et efficace. Surtout, elle est bon marché: au lieu de 15 000 $, elle coûte 5 $.

Cet appareillage de masse vient révolutionner le soin des amputés de la lèpre, de la guerre et ceux des catastrophes naturelles.

La Prothèse Jaccard

Leur devise : « Faire faire et faire avec » !

Le souci des frères est d’apprendre aux malades eux mêmes à fabriquer leur appareil.

Et avec les matériaux qu’ils ont à portée de main.

Prothèse en bambou

Le Centre national de prothèses au Cameroun :

En 1972, ils créent leur centre de prothèses dont le but est d’intégrer les amputés et les lépreux dans la société. Ils produisent des membres supérieurs et inférieurs pour tous les amputés du Cameroun.

Ce centre de prothèses est unique en son genre pour toute l’Afrique francophone. Il devient rapidement le centre prototype de formation de stagiaires pour tout le continent.

De très nombreux stages de chirurgie et d’appareillage verront le jour  dans ce centre.

centre Jamot

La fondation Raoul Follereau édite différents recueils  techniques des prothèses Jaccard, écrits par leur soin.

Le Docteur Jean-Baptiste Richardier fondateur d’Handicap international vient se mettre à leur école  et leur demande de venir à son secours en Thaïlande au début des années 80.nUn livre paraît : « Un homme nouveau, le lépreux handicapé opéré et appareillé. »

Toutes les misères possibles et inimaginables viennent s’épancher au centre Jamot, léproserie nationale où vont se développer leurs missions.

Jean-B-Richaridin

Le dépotoir devient « la cour des miracles »

Pierre et Raymond vivent au milieu des lépreux et leur maison est un foyer d’accueil pour enfants lépreux abandonnés qu’ils adoptent.

Ils veulent surtout transmettre une certaine manière d’aimer, d’accueillir l’autre.

Ils n’accueillent pas d’abord des malades mais des hommes.

Les grands malades ont surtout besoin de se sentir aimés.

Cour des miracles

« Venez nous aider » :

Les appels alors viennent de partout dans le monde entier.

Gouvernements et congrégations les appellent pour former des chirurgiens et des prothésistes dans des léproseries.

 

En Afrique d’abord, ensuite en Inde avec Mère Teresa puis dans le monde entier (Amérique latine, Sibérie, Vietnam…). En 40 années missionnaires, ils ne feront ainsi pas moins de 183 missions aux longs cours dans 56 pays. Ce qui leur valut le surnom de « globe-trotters de la charité » .

 

Avec-les-soeurs-de-mère-Teresa

Mère Teresa leur dit : « Les Frères, laissez Dieu agir en vous !»

Ainsi, abandonnés aux appels de l’Esprit, dans une confiance totale en Jésus, ils se laissent conduire au fil des événements qui sont pour eux la signature de Dieu.

Les-frères-au-Méxique-avec-un-appareillé

« Si Jésus existe, c’est ce que vous faites » leur disent un jour un lépreux  « Arriver à sauver des vies en les opérant, permet à des hommes d’être dans une certaine résurrection. Il faut savoir ce que cela veut dire pour une maman qui passe des années avec des pieds pourris et qui ne peut pas prendre dans ses bras son petit enfant. En permettant à cette maman d’être vraiment maman, nous sommes dans la ligne de Dieu. » 

les-frères-au-Vietnam